Le sport féminin à l’honneur

Pour encourager et entretenir l’ascension du sport féminin, chaque année, les projecteurs sont tournés vers les femmes à l’occasion de la journée internationale du sport féminin. L’objectif ? Laisser les clichés au vestiaire et favoriser la parité dans le sport. Cela passe par le développement de la pratique féminine du sport, la présence des femmes dans les instances dirigeantes sportives ou encore encourager la médiatisation du sport féminin. 

La pratique sportive des femmes en France

Pour 90% des femmes, faire du sport fait du bien au moral et au bien-être.

Pour 59% des femmes, faire du sport est une source de plaisir.

Pour 57% des femmes, faire du sport est une véritable soupape de décompression.

Voilà les 3 raisons principales pour lesquelles les femmes pratiquent une ou des activités physiques et sportives.

En 2015, en France, 45% des femmes de 16 ans et plus déclaraient pratiquer au moins une activité physique ou sportive par an. Les hommes, eux, sont 50%.

Les facteurs de différences dans la pratique sportive entre les femmes et les hommes sont multiples. Par exemple, les écarts seront plus élevés entre des personnes non diplômées qu’entre des femmes et des hommes ayant un Bac+2 au minimum. 

Les écarts sont également plus marqués au sein des ménages les moins aisés que chez les plus aisés où la pratique sportive est presque équivalente entre hommes et femmes.

Enfin, les écarts les plus importants sont liés au facteur “enfants” ; une femme en couple mais qui n’a pas d’enfant a 40% de chances supplémentaires de pratiquer une activité physique et sportive qu’une femme en couple avec un ou des enfants.

Finalement, en prenant en compte tous les déterminants des inégalités de pratique sportive, une femme a 20% de chances en moins de pratiquer une activité physique ou sportive qu’un homme.

Les types de pratiques sportives chez les femmes

Atteindre la parité dans le sport ne se résume pas seulement à atteindre des chiffres globaux identiques mais également à varier les types de pratique de chaque genre. Si la marche à pied est la pratique sportive préférée des femmes et des hommes, certains stéréotypes marquent une différence dans les types de pratique entre ces deux genres. En 2014, près de la moitié des individus étaient d’accord avec l’idée que “certains sports conviennent mieux aux filles qu’aux garçons” (Burricand et Grobon, 2015). Le choix de la pratique est alors associé aux valeurs véhiculées par le sport en question et les normes sociétales auxquelles elles renvoient : les femmes privilégient les sports qui renvoient aux notions de grâce, de souplesse et d’agilité alors que les hommes favorisent l’endurance, le rapport de force et l’esprit de compétition dans leur pratique. Les femmes sont plus nombreuses à vouloir améliorer leur apparence et leur forme physique qu’à faire du sport pour la compétition ou le risque. 

Chez les enfants et les adolescents déjà, on observe des écarts de genre significatifs parmi les licenciés. Par exemple, le rugby et le football comptent respectivement 97 et 96% de garçons parmi leurs jeunes licencié.e.s. A l’inverse, la danse et la gymnastique comptent respectivement 93 et 78% de filles parmi leurs jeunes licencié.e.s. Il y a également plus d’hommes dans les fédérations unisports mais les femmes sont plus représentées dans les fédérations multisports.

Une progression du sport féminin sur les dernières années

Malgré ces écarts, le nombre de femmes pratiquantes et leur exposition dans les médias progresse depuis des années. Si le nombre de pratiquants chez les hommes reste plutôt stable sur la dernière décennie. Par exemple, le nombre de runneuses à augmenté de 33% entre 2014 et 2018 pour arriver au même niveau que les hommes et on a observé une augmentation de 20% du nombre de participantes au semi-marathon de Paris sur la même période !
La parité progresse aussi dans le sport de haut niveau. En 1900, les femmes font leur première apparition lors de Jeux Olympiques mais ne représentent alors que 2,26% des athlètes. Désormais, pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 (ayant finalement eu lieu en 2021), on a estimé à 50% la proportion d’athlètes femmes.

Perception du sport féminin par ses pratiquantes

Nous avons voulu recueillir l’avis de l’une des actrices du monde du sport féminin en France. C’est pourquoi nous avons interrogé Flavie Lefèvre, professeure de Pilates et de yoga et directrice marketing chez Urban Sports Club, qui nous a exposé son avis de sportive polyvalente sur les questions de la condition et de l’exposition du sport féminin dans nos sociétés.

Peux-tu nous parler de ta pratique du rugby ? Qu’est-ce qui t’a donné envie d’en faire ? 

J’ai rejoint l’équipe de rugby de mon école de commerce car j’avais envie de faire un sport d’équipe. C’est un super moyen de s’intégrer. J’ai choisi cette discipline pour aller au-delà de ma zone de confort. Je sortais de 15 ans de patinage artistique en solo et en équipe et je voulais me prouver que j’étais capable de relever un challenge dans un sport à l’opposé de mon quotidien.

Quelles difficultés as-tu rencontré ?

Les gens étaient surpris et pouvaient parfois faire certaines remarques sur le fait que je n’avais pas vraiment le physique pour (je mesure 1m55). Au contraire, le rugby est une discipline qui permet à tou.te.s d’avoir une place : des petites en 9 (poste de demi de mêlée) qui rythment le jeu, des filles rapides sur les côtés et des filles fortes et solides, qui vont assurer en opposition et en mêlée. Chacun.e a un rôle à jouer et c’est ce qui fait la beauté de ce sport.

À l’occasion de la Journée internationale du sport féminin, le constat est sans appel : le rugby féminin, et plus largement le sport féminin, manque toujours de visibilité, de reconnaissance et de notoriété. L’as-tu vécu ?

À mon humble niveau, non. Mais il est vrai que le rugby féminin est beaucoup moins médiatisé en dépit des excellents résultats des équipes féminines. Il y a une progression en termes de licenciées et de médiatisation, mais beaucoup reste à faire.

Quels autres sports pratiques-tu et sont encore trop peu féminisés à ton sens ? 

Le cross-training fait encore peur à beaucoup de femmes alors que c’est vraiment une discipline complète qui mérite d’être davantage connue. Il y a un stéréotype sur le fait qu’utiliser des barres et des poids va générer une prise de masse nous transformant instantanément en Arnold Schwarzenegger alors que l’on renforce notre corps dans sa globalité.

Quel est le message que tu aimerais transmettre aujourd’hui 24 janvier aux filles et femmes qui voudraient se lancer ?

De foncer et de se faire plaisir, de ne pas se fier aux opinions des autres. Au contraire, montrez-leur de quoi vous êtes capable !

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