Rencontre avec Yasmina Bouabdallaoui, co-fondatrice de BomBomLife

En France où le plaisir de manger fait partie intégrante de la culture, l’alimentation est une notion primordiale. À ce titre, une étude menée par l’Association Nationale des Industries Alimentaires montre que 81% des français pensent qu’une alimentation saine est le meilleur moyen de préserver sa santé. Cependant, il est parfois difficile de trouver le juste équilibre ou le temps pour cuisiner. Renvoie au placard les régimes drastiques qui n’ont aucun effet positif sur l’environnement ni sur la santé. On a découvert un programme bienveillant et global pour adopter de nouvelles habitudes. Voici la méthode BomBomLife, expliquée par Yasmina Bouabdallaoui, une de ses deux co-fondatrices.

Urban Sports Club : Bonjour Yasmina, peux-tu te présenter et nous dire quel a été ton parcours ?

Yasmina Bouabdallaoui : Bonjour, je m’appelle Yasmina, j’ai 33 ans et je suis maman d’un petit garçon d’un an. J’ai cofondé BomBomLife avec Bénédicte en 2018, après un parcours professionnel commercial dans le secteur de l’imagerie médicale. Mon parcours scolaire est assez varié, j’ai fait de la sociologie, de la communication et du marketing. Ayant effectué un master international, j’ai beaucoup voyagé pour mon travail. Entre 2016 et 2017, j’ai fait un tour du monde pendant neuf mois avec mon mari. A mon retour j’ai profité d’un licenciement économique. C’était le moment de faire autre chose et j’ai saisi l’opportunité pour lancer BomBomLife avec Bénédicte.

Évènement BomBomLife
Yasmina Bouabdallaoui et Bénédicte Meignan. Crédit : Julien Legal

Qu’est-ce que la méthode BomBomLife ?

La méthode BomBomLife est fondée sur 4 piliers : l’éducation, la motivation, l’inspiration et l’action. Pour nous, ce sont vraiment les quatres piliers décisifs pour changer et adopter des bonnes habitudes.

  • Le pilier éducation correspond à l’aspect pédagogie et compréhension. Notre vision, c’est de simplifier tous les messages qu’on entend qui peuvent être contradictoires. Nous travaillons avec une nutri-thérapeute pour cet aspect-là mais l’idée est vraiment de simplifier la compréhension d’une alimentation qui soit bonne pour la santé et pour la planète.
  • L’action est le cœur de la pédagogie BomBomLife. Nos programmes proposent des challenges qui sont personnalisés et qui permettent de changer des petites choses semaine après semaine. Ce sont des focus très précis qui sont gages du changement d’habitude sur le long terme.
  • L’inspiration est un facteur très important pour varier ses repas et avoir envie de cuisiner. BomBomLife comprend des recettes pour faciliter le quotidien et donner envie de manger des choses différentes. Nous transmettons aussi de l’inspiration via notre podcast, BomBomCast. Nous interviewons des personnes dont c’est le métier ou des particuliers qui ont un rapport intéressant avec l’alimentation.
  • Enfin, la motivation est un vrai gage de réussite. Ce qui nous différencie, c’est d’être très proches de nos clients et de pouvoir les aider à passer les étapes en cas de coups de mou. Nous les aidons pour qu’ils ne s’arrêtent pas et restent sur une impression d’échec.

Comment la méthode BomBomLife a-t-elle été mise au point ?

Nous nous sommes très tôt entourées d’experts pour la partie éducation, qui concerne l’expertise théorique de la nutrition. La partie pédagogique de passage à l’action est vraiment liée à nos expériences personnelles et à celles découvertes avec les personnes que l’on a accompagnées. Nous nous sommes rendu compte que pour changer ses habitudes il fallait y aller petit à petit plutôt que de vouloir révolutionner 20 ans d’ancrage immédiatement.

Pourquoi avoir choisi ces 2 focus : « Équilibre » et « Sucre » ?

Avec notre programme Équilibre, le but était de mettre en place une alimentation saine et respectueuse en dix semaines. Mais que ce soit à travers les recettes ou les challenges, on ne veut pas donner de « travail supplémentaire ». Nous allégeons la charge mentale liée à l’alimentation en expliquant comment faciliter ses courses ou choisir ses produits. Pour cela nous étudions les blocages qui font que l’on se retrouve à manger des plats préparés par manque de temps. Par notre présence et par des contenus, nous proposons des solutions à ces blocages. Avec le programme Équilibre, nous voulons créer une routine hebdomadaire pour cuisiner plus. Cela passe par l’utilisation de produits simples et naturels afin de manger moins de plats préparés.

Nous avons développé le focus Sucre suite à des discussions avec nos clients. Ils sentaient vraiment une addiction et commençaient à ressentir effets négatifs sur leur santé. Nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à apporter sur cet aspect-là.

La méthode BomBomLife pour une alimentation et une vie saines.
Crédit : Claire Hoffman

Y-a-t-il des bons et des mauvais sucres ?

Nous ne voulons pas promouvoir une alimentation sans sucre, c’est à dire sans glucides mais naturelle. L’alimentation que nous conseillons contient les sucres naturellement présents dans les aliments et produits bruts. C’est le cas des fruits, des céréales ou même des produits laitiers, dont nous conseillons de limiter la consommation. C’est le sucre, raffiné, industriel, ajouté, ou caché que nous essayons de chasser. Le sucre caché est celui contenu dans la plupart des produits industriels même les boîtes de conserve salées ou les plats préparés. Le mauvais sucre c’est celui qui a été ajouté par l’industrie agro-alimentaire pour nous faire consommer toujours plus de produits industriels. Si on se retrouve à avoir autant de sucre dans notre consommation quotidienne c’est à cause de ses « supers pouvoirs ». Ceux de nous rendre accroc, de conserver les produits et d’améliorer le goût médiocre de ses produits.

Pourquoi le sucre devient-il une addiction ?

Le sucre déclenche un processus lié au circuit de la récompense. En mangeant du sucre, on déclenche des mécanismes chimiques qui donnent une sensation de plaisir. Ce plaisir instantané et très fort a un impact sur une hormone, l’insuline dont le rôle est de réguler le taux de sucre dans le sang. Ce pic d’insuline lié à une forte consommation de sucre engendre une chute quelques heures plus tard conduisant aux fameux coups de pompe à 11h. À force de manger du sucre on dérègle le fonctionnement de l’insuline. Ce circuit de la récompense, de plaisir immédiat déclenche l’envie de reprendre un produit sucré et crée de l’accoutumance proche de l’addiction. Des chercheurs ont fait une étude sur des souris qui a montré qu’elles devenaient plus accroc au sucre qu’à la cocaïne. Le problème est que le sucre est partout et que nous en prenons du matin au soir. D’où les effets de manque lorsqu’on arrête.

Si tu avais trois conseils majeurs à nous donner pour diminuer notre consommation ?

Tout d’abord trier ses placards. Il faut regarder les produits que l’on consomme au quotidien, les étiquettes, s’assurer qu’il n’y a pas de sucre dans un produit salé. Outre cela, nous conseillons d’arrêter d’acheter des gâteaux ou des boissons sucrées pour retrouver des produits qui soient plus simples et sans sucres ajoutés. Ensuite, je dirais qu’il faut se concentrer sur les boissons. En général, tout ce qui n’est pas de l’eau est une boisson sucrée. Il y a presque toujours du sucre ajouté aux boissons aromatisées, aux jus de fruits, ou aux thés aromatisées. Enfin le troisième conseil serait de re-cuisiner. Il n’est pas question de passer une heure trente dans sa cuisine et de sortir cinq casseroles. Toutes les recettes que nous proposons ne prennent pas plus de 30 minutes et peuvent aussi servir pour une lunchbox le lendemain.

Peut-on remplacer le sucre ?

Malgré leurs apports plus riches en vitamines que le sucre blanc, nous ne souhaitons pas conseiller d’autres sucres. Mais nous proposons plein d’astuces pour en utiliser moins. Notre recette phare, c’est le fondant au chocolat à la patate douce. La patate douce a un goût sucré qui permet de réduire à quasiment zéro l’ajout de sucre. Une autre astuce est d’utiliser des épices comme la cannelle, la fleur d’oranger ou la vanille. Cela permet de ne plus mettre de miel ou de sirop d’agave dans son muesli. Si on reste dans le sucre, on va conseiller les sucres plus complets et naturels comme le rapadura ou le sucre de coco qui ont un pouvoir sucrant supérieur en comparaison avec le sucre blanc et leur production n’a pas l’effet dévastateur sur la planète de celle de la canne à sucre. Donc l’idée c’est de diminuer globalement sa consommation de sucre et non pas de le remplacer.

Votre méthode semble faire partie d’un mouvement global de “mieux être” et de “mieux consommer”. Quelles autres activités ou tendances à suivre nous conseilles-tu pour une vie saine ?

Le sommeil est tellement crucial pour la santé globale et c’est donc un des premiers leviers pour se sentir bien. Dormir sept à huit heures toutes les nuits, c’est très important. Le stress participe aussi au fait d’avoir envie de manger plus, d’avoir mal au ventre ou des problèmes de digestion. Dans ces circonstances, nous conseillons de faire en sorte de prendre un peu de temps pour soi et de faire retomber la pression avant d’être trop stressé. C’est important d’être préventif.

Au niveau de la consommation, nous invitons à prendre conscience de son impact sur la planète. Un axe très fort et très efficace est de manger moins de viande. Il faut aussi respecter les saisons. Ça n’a pas de sens de manger des tomates en hiver et des fraises en Février. Nous conseillons aussi d’essayer de ne pas prendre les produits cultivés hors France. Il faut être conscient que les choix qu’on fait au niveau de l’alimentation ont un impact direct sur l’environnement. Et bien sûr, ne pas oublier l’activité physique.

Quels gestes quotidiens peuvent-ils nous aider à mieux consommer ?

Pour l’alimentation je dirais que les trois axes pour mieux consommer sont : manger de saison, le plus local possible et réduire sa consommation de protéine animale (maximum trois fois par semaine). D’une façon générale, on peut se demander s’il n’y a pas un moyen de transport moins polluant que la voiture lorsque l’on s’apprête à la prendre. Et d’ores et déjà, acheter une gourde à la place des bouteilles d’eau.

Quels sont tes sports préférés ?

Je fais du yoga Ashtanga toute l’année et en fonction des saisons, je cours toutes les semaines. En hiver je fais plus du sport en intérieur comme de l’aquabiking ou du cycling.

Y-a-t-il des projets à venir pour BomBomLife dont tu peux nous parler ?

Le gros projet et challenge de l’année c’est la sortie de notre application. Nous préparons aussi une levée de fonds et nous allons surement faire grandir le podcast.

Merci beaucoup !

Urban Sports Club est ravi de voir les mouvements vers le « mieux-être » et le « mieux-consommer » se multiplier. Découvre vite les programmes de la méthode BomBomLife !

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