Paroles de coach, épisode 4 avec Florence Chicoix

Plongez dans le parcours captivant de Florence, fondatrice de Les Liens Paris, coach et sophrologue. Après plus de 20 ans passés en entreprise, un événement personnel bouleversant la pousse à consulter un psychologue, une décision qui va transformer sa vie. Intriguée par cet univers méconnu, elle choisit de se former en sophrologie. Bien que l’entrepreneuriat ne l’ait jamais séduite auparavant, elle relève le défi et crée aujourd’hui un espace chaleureux où chacun·e peut se ressourcer, retrouver du réconfort et se sentir mieux.

Bonjour Florence ! Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

Je m’appelle Florence Chicoix, j’ai 48 ans et je suis sophrologue et coach de vie depuis 5 ans. J’ai ouvert un espace végétalisé dans le Marais, où j’accueille toute personne en quête d’un mieux-être. On a tous à un instant quelque chose à travailler, une relation amicale, familiale ou amoureuse, un projet personnel ou professionnel, notre santé, …
Avant cela, j’ai travaillé plus de 20 ans en entreprise dans des fonctions commerciales dans le domaine de l’informatique.

Qu’est-ce qui t’a motivé à quitter une carrière de 20 ans en entreprise pour ouvrir un studio de mieux-être ?

Justement, ce n’est pas un studio. Je parle d’un espace de mieux-être, dans le sens où chacun·e peut y pratiquer une activité qui l’aide à accéder à un mieux-être. Que ce soit la sophrologie, le yoga, la méditation, certaines pratiques résonnent plus que d’autres selon les personnes. Mon objectif est d’offrir un éventail d’activités qui permettent à chacun·e de se dire : « Tiens, cette activité me fait du bien. »
C’est un lieu où l’on peut explorer différentes pratiques dans un cadre bienveillant.

Pourquoi en suis-je arrivée là ? C’est amusant, car il y a quelques années, je n’aurais jamais imaginé faire ça. Avant de me lancer, je pensais que je serais salariée jusqu’à la fin de ma carrière. Je n’envisageais pas du tout de me mettre à mon compte, je trouvais cela très courageux, et je ne comprenais pas comment on faisait.

Puis, j’ai traversé un événement personnel compliqué, et il m’a fallu un moment pour admettre que j’avais vécu un traumatisme. Cela m’a conduit à consulter un psy, une expérience qui a été une révélation pour moi. Au début, je ne savais pas vraiment quoi dire, mais ce psy était fantastique, très à l’écoute et centré sur les émotions, ce qui était loin de mes habitudes, car les émotions ne me parlaient pas. En tant que sophrologue aujourd’hui, mon rôle est justement de libérer les émotions. J’ai parcouru beaucoup de chemin depuis !

En parlant avec lui, je me suis rendu compte que ce domaine me fascinait, que j’étais passionnée, et je me suis dit : « Pourquoi ne pas me former et en faire mon métier ? » 

Devenir psychologue n’était pas une option pour moi, mais en continuant à réfléchir, la sophrologie s’est imposée. Par hasard, sept personnes de mon entourage, en l’espace d’un mois, m’ont parlé de sophrologie, et ces personnes ne se connaissaient même pas ! Cela a piqué ma curiosité, j’ai fait des recherches sur internet et trois mots m’ont interpellée : les émotions, la méditation, et le positif.
En sophrologie, on cherche à mettre l’accent sur ce qu’il y a de beau chez la personne, ses qualités, ses bons moments, pour mieux traverser les épreuves du passé et aborder l’avenir avec sérénité.
J’ai participé à un week-end d’initiation à la sophrologie, et dans mon entourage, tout le monde riait, car cela leur semblait tellement bizarre qu’une personne comme moi s’intéresse à la méditation. J’étais quelqu’un d’ultra dynamique, alors l’idée de rester assise, sans bouger, avec une voix douce… ça les faisait beaucoup rire !

J’ai trouvé le week-end génial ! Au début, j’avais du mal à débloquer mes émotions et je commençais même à douter de la sophrologie, car je ne ressentais rien. Puis, lors d’une séance, nous avons fait un exercice où il fallait imaginer tourner un objet et se regarder soi-même. C’est à ce moment-là que j’ai explosé en sanglots, car j’ai vu une belle personne. C’était une période où je manquais de confiance en moi, et je me suis vue plus grande, plus belle, plus intelligente, plus charismatique. C’était si puissant que j’avais besoin de pleurer. C’est à ce moment-là que j’ai découvert que la sophrologie permet de voir la belle personne que l’on est, alors que le psy adopte une approche davantage centrée sur la compréhension de soi et des relations avec les autres. C’est la sophrologie qui m’a aidée à réaliser la beauté de la personne que j’étais. Je pense que ces deux disciplines sont complémentaires et peuvent travailler main dans la main pour prendre soin de sa santé mentale.

Ici aux Liens je vois beaucoup de personnes qui ont déjà fait des séances de psy et souvent ils arrivent ensuite aux Liens pour continuer le travail.

Peux-tu nous donner plus de détails sur ce à quoi s’attendre lors d’une séance de sophrologie ?

La sophrologie, c’est comme la méditation : on ferme les yeux et il suffit de suivre ma voix. Dans mes séances, je les fais durer 15 à 20 minutes, pas plus. Lorsque l’on pratique plus souvent, on peut également se mettre debout. Pas besoin de tenue spécifique. Nous allons travailler sur de nombreux aspects : le stress, la quête de sens par rapport au travail, les addictions, le sommeil, la relation avec les autres, et tout ce qui contribue à notre mieux-être.

Dans mes cours, je commence toujours par une partie coaching. Je demande aux participant·e·s ce qui les préoccupe en ce moment. Je peux également offrir un autre regard. Ensuite, je prends en compte toutes les problématiques des participant·e·s pour en dégager un trait commun, afin de définir la technique que nous allons utiliser pendant la séance.

Par exemple, si les participant·e·s se posent des questions sur leur avenir et que ce thème est commun à plusieurs d’entre eux·elles, nous allons nous projeter dans trois ans en imaginant un moment positif, qu’il s’agisse d’un projet professionnel ou personnel. Nous pourrons également explorer nos qualités. 

Après, chaque cours de sophrologie est unique, car chaque sophrologue a sa propre approche.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un pour prendre soin de sa santé mentale ?

Il est important d’observer si l’on se sent très fatigué·e, très stressé·e ou un peu triste. Parfois, il y a des choses qui nous dérangent, mais nous avons tendance à les mettre de côté. Il est essentiel de se poser la question : suis-je prêt·e à m’en occuper ?

Par contre, il ne faut surtout pas culpabiliser si l’on tombe en burn-out ou si l’on traverse un événement difficile que l’on avait anticipé sans agir. 

Si l’on ne se sent pas bien et que la vie a perdu de son goût, cela vaut la peine d’essayer la sophrologie. Et c’est l’avantage avec la sophrologie, on ne va pas chercher au fond de la mine, la séance restera douce et positive. On repart avec le sourire. Le travail se fait en douceur.

Se reconvertir après une longue carrière en entreprise n’est pas simple, comment gérer toutes les émotions qui accompagnent ce changement ? ?

J’ai fait tout un travail sur moi avant de lancer mon activité. J’ai suivi ce chemin en psychologie et en sophrologie pour être bien dans mes baskets.

Honnêtement, au départ, je ne pensais pas avoir un espace de 200 m² ni proposer autant d’activités. Tout s’est construit petit à petit. C’est d’ailleurs pendant une séance de sophrologie que j’ai visualisé un espace aussi grand, ce qui m’a donné envie. J’ai aussi déminé toutes les peurs et les doutes que je pouvais avoir grâce aux séances. 

J’ai commencé à tout préparer, et un conseil que je peux donner est qu’il faut se donner du temps, car le projet mûrit, tout comme nous mûrissons à côté. 

Un soir, toutes mes peurs sont remontées d’un coup. J’ai tout noté, j’ai fait une liste et, à côté, j’ai inscrit toutes les solutions possibles, une par une. En réalité, j’avais les réponses à tout. J’ai plié la feuille et j’ai super bien dormi.

Parfois, on a tendance à penser que nos peurs nous freinent, mais en réalité, elles ne sont que de bonnes questions pour nous aider à avancer. C’est tout à fait normal, cela fait partie de nous.

Tu accompagnes des personnes pour préparer leur retraite, peux-tu nous en dire plus sur ce projet ?

Le passage à la retraite marque une nouvelle vie, un autre chapitre. Quand on est en activité, on est entouré·e de collègues, de partenaires, de clients ; à la retraite, on se retrouve souvent plus isolé·e, avec des revenus réduits.

C’est là que la vie réserve des surprises, et c’est un vrai plaisir de pouvoir les accompagner. Rien que le mot “retraite” est assez dur — il donne l’impression qu’on se retire de la vie en général, pas seulement de la vie professionnelle. En espagnol, le mot « jubilación » est plus parlant : cela évoque l’idée d’être libre, sans contraintes, avec la possibilité de faire ce qu’on veut. Bien sûr, les revenus sont moindres, mais c’est aussi le moment d’être maître de son temps. La soixantaine est souvent pleine de vitalité ; alors si un projet vous tient à cœur, c’est le moment de vous lancer.

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