Santé mentale et inclusivité dans le sport – Bonnes pratiques à l’attention des lieux de sport
La mission d’Urban Sports Club est de permettre à chacun·e de mener une vie active et saine. Pour que le sport soit accessible au plus grand nombre, les lieux de sport doivent être des lieux inclusifs ou tout le monde se sent en sécurité.
Pourtant, des données de la fédération sportive LGBT+ attestent du chemin qu’il reste à parcourir. Ainsi, 73% des personnes LGBT+ ont déjà été témoins d’un comportement homophobe ou transphobe dans le milieu sportif. 52% ont d’ailleurs déjà été visés personnellement et même 67% dans le cas des sports d’équipe.
C’est ainsi que nous avons imaginé à l’occasion des semaines de la santé mentale un événement dédié à la santé mentale et l’inclusivité avec un focus sur la communauté LGBTQIA+ et les personnes trans et non binaires.
Nous avons co-construit avec événement avec l’agence d’influence engagée OVW et les créateurs de contenu Léon Salin et Jacob-Elijah Kpodehoun
En partant du constat qu’adresser les discriminations de minorités dans le sport permet d’améliorer son accès à toutes et tous. Nous avons souhaité donner la parole à des personnes concernées et déterminer avec elles une liste de bonnes pratiques qui permettent de faire des lieux de sport des lieux inclusifs. Nous souhaitons aussi profiter de notre réseau de partenaires pour faire rayonner ces bonnes pratiques et inspirer des pratiques plus inclusives chez les acteurs du sport et du bien-être.
Les bonnes pratiques que nous avons faites émergées peuvent être classées en 5 catégories :
- vestiaires
- formation des équipes
- représentativité des équipes
- règles claires et sanctions impartiales
- mise en avant de l’inclusivité du lieu
Les vestiaires : un lieu de vulnérabilité
En rentrant dans un vestiaire, on se catégorise aux yeux des autres : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Et si l’on ne se retrouve ni dans l’un ni dans l’autre ?
Certains lieux privilégient 3 vestiaires différents : hommes, femmes et non-binaires.
Mais à nouveau, si cette solution est meilleure que celle à deux vestiaire, elle pose encore la question de cette catégorisation forcée entre plusieurs catégories.
C’est la raison pour laquelle, la meilleure solution semble être les cabines individuelles car elles permettent à chacun·e, non seulement de ne pas avoir à se catégoriser par le choix d’un vestiaire, mais aussi de garantir plus de discrétion et donc un meilleur sentiment de sécurité. C’est par exemple le cas dans les piscines.
On règle ici non seulement la volonté des personnes de ne pas se catégoriser mais on respecte également la pudeur de chacun·e. En effet, les vestiaires sont des lieux inconfortables pour de nombreuses personnes, communauté LGBT+ ou non.
Des équipes formées pour un meilleur accueil
Pour faire de votre studio un lieu inclusif, ces valeurs doivent être incarnées au quotidien par toutes les personnes qui y travaillent. Pour cela, vous devez leur communiquer cet objectif et les former (ou les faire former) afin de leur donner les clés pour appliquer ces concepts avec leurs élèves.
Voici quelques exemples de bonnes pratiques (liste non exhaustives) :
- encouragez le dialogue : lors de l’accueil dans le studio, rappelez la volonté d’inclusivité du studio (selon des termes qui seront propres à votre vision) et inviter les personnes à faire part de leur inconfort afin de permettre à chacun·e de comprendre ses erreurs et d’améliorer son accueil.
- communiquer une adresse électronique ou un autre moyen de contact qui puisse être utilisé pour faire remonter les pratiques discriminatoires et ainsi les régler
- en début de cours, demander quels pronoms les personnes souhaitent-elles qu’on utilise
- donner des instructions personnalisées et non par genre (non pas “les hommes prenez 10kg, les femmes 8kg” mais plutôt “prenez entre 8 et 10kg selon vos capacités et votre énergie du jour”).
- demandez à vos coachs de faire remonter tout comportement discriminatoire afin qu’il puisse être pris en charge au mieux
Des équipes diverses pour plus de représentation
Si vous souhaitez que vos élèves se sentent les bienvenus dans vos locaux, il est nécessaire qu’ils se sentent représentés dans la constitution de vos équipes. Assurez-vous de travailler avec une diversité de personnes lorsque vous recrutez vos coachs et vos équipes d’accueil. Votre lieu n’en sera que plus accueillant et inspirant !
Des règles claires et des sanctions impartiales
En tant que responsable d’un lieu de sport, vous avez la possibilité de faire signer un règlement intérieur à vos élèves et à le faire respecter.
Vous pouvez y faire figurer des règles sur l’inclusivité et appliquer des règles strictes en cas d’insultes, de harcèlement et d’agressions : avertissement ou renvoi du studio selon les cas.
Assurez-vous que ces règles soient :
- faciles d’accès pour les élèves
- comprises et appliquées par vos équipes
La mise en avant de l’inclusivité du lieu
La priorité est de mettre en place toutes les bonnes pratiques mentionnées plus haut. Se pose ensuite la question de savoir s’il on veut communiquer ou non sur cette politique, par exemple à travers une mention “LGBTQIA+ friendly”.
C’est un choix très personnel et les deux cas présentent des avantages et désavantages :
- mentionner “LGBTQIA+ friendly” : cela permet aux personnes en recherche de tels lieux de faciliter cette recherche avec une identification plus évidente. Cela engage cependant le lieu à la mise en place réel d’une politique d’inclusivité, au risque le cas échéant de se voir accuser de pink washing.
- ne pas mentionner “LGBTQIA+ friendly” : si vous appliquez une politique d’inclusivité mais choisissez de ne pas l’afficher ce sera une belle surprise pour les personnes qui le remarqueront. Vous bénéficierez peut-être même d’un bouche à oreille positif sur le sujet. Vous aurez aussi potentiellement plus de diversité dans votre lieu.
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